L’état des lieux
Je suis le type de fille qui se jette incognito sur tous les magazines qui affichent le mot « régime » en couverture. Le truc, c’est que j’ai la volonté d’une huître parfois. Je n’arrive pas à me priver… Peut-être que le régime ayurvédique est fait pour moi ?
J’ai la trentaine, je suis une femme active, je travaille, je n’ai pas d’enfants à la maison (je suis donc supposée avoir TOUT le temps pour m’occuper de moi). Mais voilà, j’adore manger au resto et boire un verre de temps en temps, ne pas réfléchir deux secondes au nombre de calories quotidiennes censées me satisfaire. Et pourtant, depuis quelque temps je sentais que quelque chose ne tournait pas rond dans mon corps. Je voudrais « maigrir ». Vous savez, perdre ces deux-trois kilos qui s’accrochent à vous passé la trentaine et qui vous narguent chaque matin comme jamais avant… J’ai commencé à ne plus penser qu’à « ça ».
« Slim is beautiful »… mais pour qui ?
Journaliste de formation, j’ai donc commencé à considérer mon propre corps comme un « laboratoire expérimental ». J’étais évidemment très au courant de la dérive sociétale sur les questions de la minceur, de la pression du milieu professionnel (je le vivais dans ma chair !), des diktats des magazines et leur idéal du « corps sain ». Mais de quoi parle-t-on exactement ? Et à qui ? Qui est cette femme idéale, au poids parfait, gaillarde, « saine » dans son corps et dans son esprit… Est-ce à dire que toutes les autres sont aliénées… ? Etait-ce l’image que j’avais de moi ? Certainement pas ! Et puis une petite voix s’est élevée en moi : « Dis donc, ça va durer longtemps ce petit jeu avec toi-même ? » Heu… non, j’arrête. J’allais déjà mieux. Ce jour-là je m’en souviendrai toujours. Partout sur les étagères j’avais interposé des livres d’Ayurveda. J’étudie cette médecine depuis maintenant trois ans. Et si j’allais voir de ce côté-là ? Et si je commençais par relancer mon métabolisme et écouter mes sensations intérieures ?
Le lendemain je me procurais les produits naturels nécessaires à la «cure ayurvédique». Ça tombait bien, ça correspondait aux trois mois que j’allais passer en Inde. Il ne s’agissait pas d’une cure miracle pour «perdre du poids» mais pour aider à retrouver légèreté et un poids stable. J’étais ravie, c’est ce que je voulais : retrouver de la « légèreté » !
Verdict
Pour autant que j’aime l’Ayurveda, soyons honnêtes, je n’ai jamais suivi ces prescriptions à la lettre pendant ces 90 jours… J’avais trop peur de faire fuir les muffins de mon petit-déjeuner ! Mais tout de même, je dois reconnaître que j’ai inclus le Triphala dans ma routine de tous les jours (un miracle surtout après un repas copieux), et que personne ne me fera plus manquer « mon instant Yoga » quotidien. Eh oui, je me suis bel et bien délestée de ces trois kilos qui m’obsédaient au départ. Etait-ce la finalité de l’expérience ? Je ne crois pas.
Après tout, et si le régime idéal était de vous regarder dans le miroir pour de bon et dire « stop, j’aime ce corps tel qu’il est… imparfait » ! Et puis, et si on réapprenait à respecter ses sensations alimentaires ? A reconnaitre leur signification émotionnelle plutôt que d’employer des méthodes de Terminator pour les faire taire ? Et si le « régime » était en fait une volonté de bien-être, pour prendre enfin soin de soi ?
En tout cas, s’il y a bien quelque chose que j’aimerais vous faire retenir c’est que l’Ayurveda est bien « l’Art de la modération ». Goûtez de tout un petit peu et mettez de l’amour dans vos plats. Votre mental vous dira merci !
Et si comme moi, vos neurones sont très sélectifs en cas de perte de motivation, si dans les périodes d’angoisses tous les chemins mènent à votre frigo : ce n’est pas grave, respirez ! Ceci n’est pas un régime, c’est un mode de vie. Il n’y a pas de course contre la montre. Alors, pas besoin d’acheter le prochain « Elle spécial minceur », vous pourrez recommencer demain !