Le Dosha Vata
Si l’on prend le dosha Vata, qui selon l’Ayurveda combine l’air et l’espace, avec une prédominance de l’air, toute chose influencée par ce dosha a des qualités aériennes, c’est-à-dire qu’il est mobile, léger, froid, clair, subtil, sec, dispersant, erratique, astringent et rugueux. Cela se traduira chez une personne de type Vata par de la créativité, de l’enthousiasme, de la liberté, de la générosité et beaucoup d’imagination.
Toutefois, l’air c’est le vent, une idée chasse l’autre, cela manque de stabilité. De plus, la mémoire n’est pas toujours très bonne sous l’influence de Vata. Sur le plan physique, la mobilité de Vata fait qu’il est impliqué dans tous les mouvements amples ou petits : stimulation des nerfs, stimuli sensoriels, créations des impulsions et réflexes, inspiration et expiration, battements du coeur, circulation du sang, stimulation des sucs digestifs, éjaculation, sortie du foetus. En ce qui concerne les émotions, Vata maintient la conscience à travers la force de vie (Prana), il stimule les larmes ainsi que toutes les expressions qui traduisent des émotions.
Emplacements de Vata
Chaque dosha est associé à certaines parties du corps, là où sa force a tendance à être prédominante. Les doshas ont un siège qui est situé dans l’appareil gastro-intestinal. Le siège a pour fonction principale de réguler les petits changements quotidiens du dosha sans troubler le fonctionnement du corps. Vata correspond aux organes creux, son siège se trouve dans le côlon et ses emplacements secondaires sont les cuisses, les hanches, les conduits auditifs, les os, la cavité pelvienne et le système nerveux. Dans le domaine des sens, il est relié à la peau donc au sens du toucher.
Les cinq formes ou sous-doshas de Vata (air)
Ces formes ou sous-doshas de Vata portent des noms qui se composent de suffixes auxquels on ajoute la racine « an » qui signifie respirer ou stimuler. Les cinq formes ou sous-doshas de Vata sont : Prana, Udana, Vyana, Samana et Apana.
Prana signifie l’air fondamental ou la force nerveuse. Il correspond au rythme cérébral. Il se diffuse dans la tête et est centré dans le cerveau, pour se déplacer vers le bas dans la gorge et la poitrine. Il gouverne l’inspiration, la rapidité du rythme des pensées et la concentration. Il gère la déglutition, l’éternuement, le crachement et l’éructation. Il gouverne les sens, l’esprit, le coeur et la conscience. Il fait partie de notre énergie vitale cosmique. Il est notre inspiration et nous relie à notre Soi intérieur. Un déséquilibre au niveau du Prana peut se traduire par un dessèchement de la bouche, des sinus ou de la gorge. Il peut également entrainer un rythme de pensée trop ou pas suffisamment rapide, des difficultés d’endormissement ou de concentration.
Udana signifie l’air ascendant ou la force nerveuse. Il est centré dans la gorge et se déplace vers la poitrine et le nombril. Il gouverne l’expiration et l’élocution, il fait partie des mouvements spontanés innés de l’expiration dans le cycle de la respiration. Il est également responsable de la mémoire, de la force de caractère, de l’effort et de la volonté d’évolution de la conscience. Selon les croyances indouistes, au moment de la mort il sort du corps et nous dirige vers divers mondes subtils selon le pouvoir de notre volonté et le Karma qui y circule. Il nous permet également de transcender le monde extérieur, ainsi que divers pouvoirs psychiques. La pratique du yoga est orientée principalement sur le développement d’Udana qui est associé à l’enthousiasme, au dynamisme et à la gaieté. Les personnes qui doivent s’exprimer oralement, comme les enseignants, les comédiens ou les commerciaux sont plus sensibles à un déséquilibre de ce sous-dosha car un excès de prise de parole exacerbe Udana. Le teint du visage est également un bon indicateur de l’état d’équilibre d’Udana. Un teint pâle peut exprimer un affaiblissement de ce sous-dosha, alors qu’un visage qui s’empourpre sous le coup de la colère, montre une augmentation rapide d’Udana.
Vyana signifie l’air diffus ou l’air qui se répand partout. Il est centré dans le coeur et est distribué à travers tout le corps. Il est associé au rythme cardiaque et aux fonctions locomotrices. Il gouverne le système circulatoire et à travers lui le mouvement des articulations et des muscles ainsi que la libération des impulsions et des sécrétions.
Samana signifie l’air équilibrant, il est centré dans l’intestin grêle et représente la force nerveuse derrière le système digestif. Il digère non seulement nos aliments mais maintient également l’équilibre et la stabilité de tous les systèmes corporels. Il correspond à l’activité transit de la nourriture qui va de l’estomac au gros intestin. C’est un mouvement reflexe, incontrôlable et involontaire. Il est très vite déséquilibré en cas d’anxiété ou de stress, ce qui provoque selon les individus de la constipation ou au contraire des diarrhées.
Apana signifie l’air descendant ou l’air sortant, il va de la taille au périnée, est centré dans le côlon et gouverne toutes les impulsions d’élimination descendantes comme l’action d’uriner, les menstruations, l’accouchement, et l’activité sexuelle. Nous avons vu plus haut que Udana, l’air ascendant, élève notre force vitale et favorise l’évolution ou la libération de la conscience. Apana, l’air descendant, entraine la conscience vers le bas. De plus, Apana soutient et contrôle toutes les autres formes de Vata, c’est pourquoi il est la cause principale des troubles de ce dosha, son traitement est primordial. Une trop grande consommation de boisson diurétique ou le fait de passer trop de temps aux toilettes peut déséquilibrer cette forme de dosha. Les femmes enceinte sont fortement perturbées par ce sous-dosha qui est exacerbé après l’accouchement, c’est pourquoi l’Ayurveda accorde une grande importance aux soins prodigués aux femmes enceintes du début de la grossesse jusqu’à une longue période après l’accouchement.
